Tiempos viejos (en francés)

Letra de Manuel Romero
Música de Francisco Canaro

Temps anciens
Traducido por Henry Deluy (adaptación de Charles Dobzynski) en la
publicación «Tango: une anthologie». Ed. P.O.L., Paris, 1988.

Te souviens-tu frère, de ce temps-lá
c’étaient d’autres hommes, les nôtres plus hommes encore,
on ignorait la coco, la morphine,
les jeunes ne servaient pas de gomina.

Te souviens-tu, frère, quelle époque!
ces vingt-cinq mois d’avril, elle ne revint pas,
ces vingt-cinq mois d’avril, je l’ai tant attendue,
et quand je m’en souviens je me mets á pleurer.

Où sont passés les jeunes gars d’alors?
Ancienne bande d’hier où est tu?
Moi et toi, seuls nous restons, frère,
Moi et toi, pour se souvenir.

Te souviens-tu de ces femmes,
filles fidèles au grand coeur,
elles qui se battaient au bal de Laura,
chacune défendant son amour.

Frère, te souviens-tu de Mireya la blonde?
qu’á Hansen j’enlevais á ce fou de Cepeda,
j’ai failli me tuer pour elle cette nuit lá.
Aujourd’hui c’est une mendiante en guenilles.

Frère, te souviens-tu? comme elle était belle,
un cercle se formait pour la regarder danser,
quand je la vois si vieille á présent dans la ruelle
je détourne la tête et me mets á pleurer.